Tu m’as faite pleurer, abrutis de frère. Est-ce que tu vois la petite tâche, à droite ici ? Moi je ne la vois pas, mais je la sens, c’est humide, j’ai tacher ta belle lettre. Tu as raison tu sais, je ne me souviens pas du sourire de maman, mais je me l’imagine parfaitement grâce à toi. Tu es mes yeux, tu es mon repère. Tu m’as lu les livres de papa, tu m’as décrit le visage de maman, tu as toujours fais en sorte que j’y vois.

Je suis aveugle, mais arrête de t'en vouloir. Un jour j'ai cru entendre quelqu'un dire que c'était les aléas de la vie. Comme la mort, comme les naissances, les accidents ou les bonnes nouvelles, tout fait partis de nous, et maintenant, ça fait partis de moi. Je ne le vit pas si mal que sa tu sais, c'est même amusant parfois, d'entendre la réaction des gens. "Oh mon dieu, ça doit être dur". évidemment, des fois c'est dur. J'aimerais voir, admirer. La vue de ce pont par exemple, du paradise place. Voir la luxure et la richesse qu'il contient, voir aussi une dernière fois Seattle avant que les flots nous emmène plus loin. Voir aussi tes amis, voir avec qui tu sors, avec qui tu travailles (et tu travailles déjà trop, je m'ennuie de toi grand frère). J'avoue avoir été jalouse par moment, de tes yeux.

Ne te juge pas trop fort grand frère, tu es bien un des meilleurs sur la terre. Qui m’aurais autant soutenu à part toi ? Vraiment, je ne peux pas me passer de toi. Tu vois, toi, comme mon écriture doit être de travers. Tu vois mes défauts, tu vois mon visage, tu vois mes cheveux quand ils ne sont pas coiffés, tu vois quand j’ai un grain de riz au bord de la lèvre. Tu vois et moi je sais, keenan, que tu souris. Ton sourire est mon soleil, alors s’il-te-plait, fait en sorte de ne jamais t'éteindre. Avec toi, je peux y arriver, j’y arrive, regarde, je suis heureuse même si je me déteste parfois. Je me déteste de t’imposer ça, je me sens comme un poids, parfois. Tu sais c’est dur, mais j’essais de sourire, de vivre pour toi. Je me suis déjà demander ce que je faisait encore la, mais je finis toujours pas me dire que c’est la vie qui l’a voulu ainsi. Je n’ai pas d’oeil mais j’ai des mains. Je ne vois pas mais j’entend. Tu sais, keenan, ma vie est belle, tout ça grâce à toi. Ce bateau, vraiment je n’y croyait pas. Heureusement que tu es là parce que même si je m’amuse, surtout depuis qu’on à changer de paquebot, je ne pourrais pas y arriver sans toi. Ne me laisse jamais, jamais, d’accord ? Je t’aime grand frère. Je t’aime comme la lune. Je t’aime seulement si tu souris. Je t’aime seulement si tu es heureux. Je t’aime seulement si tu restera toujours près de moi. Je sourirais seulement si ta chaleur arrive jusqu’à mon cœur. Fait en sorte d’aller bien, abrutis de grand frère, parce que si tu souffre, je souffrirais, et rappel toi que tu es lié à moi, pour toujours keenan, toi et moi. Ne m’oublie pas.

Ta petite soeur.